Tendances data 2025 par Gartner : focus sur les données en self-service
Des données toujours plus nombreuses, une complexité croissante, des budgets contraints : voici quelques-unes des problématiques auxquelles les CDO doivent aujourd’hui faire face. Découvrez les tendances et défis auxquels sont confrontés les CDO, et comment garantir le ROI de vos projets data, selon le cabinet Gartner.
Au moment de boucler leur stratégie pour 2025, quelles doivent être les priorités des Chief Data Officers (CDO) et des Chief Data and Analytics Officers (CDAO) ? Le récent Gartner IT Symposium/Xpo de Barcelone a offert de précieuses perspectives sur les tendances et défis à venir, ainsi que sur les stratégies qui permettront aux entreprises de les relever avec succès.
En analysant les présentations les plus importantes de cet événement, nous avons identifié les six tendances clés pour la data et le partage de données, qui permettront aux CDO de définir leurs stratégies et programmes pour l’année à venir mais aussi de démontrer leur rôle essentiel dans la réalisation des objectifs de l’entreprise.
Les 5 défis d’une stratégie de data management pour 2025
Face à l’augmentation continue des volumes de données et à leur rôle de plus en plus central pour les organisations, les CDO disposent d’une formidable opportunité de créer de la valeur. Mais pour atteindre cet objectif, ils devront d’abord comprendre et relever les cinq principaux défis liés à la gestion et l’analyse des données.
Défi stratégique : cap sur l’innovation data-driven
La plupart des dirigeants ont compris les avantages de tirer parti des données et de les partager dans leur organisation. C’est une évolution positive, mais elle s’accompagne de certaines attentes envers le CDO : l’innovation data-driven doit être au service des objectifs de l’entreprise et générer du chiffre d’affaires. Or, face à la complexité du système d’information, la hausse du volume de données et des exigences toujours plus élevées, les CDO sont souvent contraints de consacrer leur temps à la gestion du quotidien au détriment de nouveaux usages innovants. Cette charge de travail importante exerce une pression croissante sur les équipes data, ce qui limite leur agilité et génère de la frustration chez les utilisateurs.
Défi financier : générer du ROI pour les projets data
Les budgets alloués à chaque fonction de l’organisation sont toujours calculés au plus juste, et ceux des CDO ne font pas exception. Les salaires en forte progression des experts data, combinés à l’augmentation des coûts technologiques, risquent de limiter le ROI des dépenses CDO. En parallèle, certains outils de business intelligence et d’analytics trop complexes ont été déployés à grande échelle, sans forcément être utilisés. Faute de pouvoir s’en servir de manière autonome, les collaborateurs délaissent ces solutions, et ces projets très coûteux n’offrent alors que peu de bénéfices.
Défi technologique : unifier l’accès à la data
Les responsables des entités métier et des départements d’une entreprise veulent pouvoir accéder à leurs données et les utiliser au quotidien. Si le CDO ne parvient pas à répondre à cette attente, chaque équipe imaginera ses propres solutions, hors de tout contrôle. Cette prolifération de systèmes alternatifs accroît les risques et la complexité du SI, sape les efforts de gouvernance, augmente les coûts et crée des silos d’outils et d’informations.
Défi organisationnel : renforcer le leadership du CDO
En plus de l’augmentation du nombre des solutions, un CDO qui ne répond pas aux besoins de son organisation risque de perdre son autorité et son influence en interne. Cette marginalisation peut avoir deux conséquences. D’une part, les CDO peuvent être confrontés à des réductions budgétaires, ou pire, voir leur rôle disparaître. D’autre part, les collaborateurs sont susceptibles d’utiliser de mauvaises données pour prendre des décisions, ou de s’en remettre à leur intuition plutôt qu’aux dernières informations disponibles. Dans les deux cas, la confiance dans les données est ébranlée, ce qui entraîne
Les responsables des entités métier et des départements d’une entreprise veulent pouvoir accéder à leurs données et les utiliser au quotidien. Si le CDO ne parvient pas à répondre à cette attente, chaque équipe imaginera ses propres solutions, hors de tout contrôle. Cette prolifération de systèmes alternatifs accroît les risques et la complexité du SI, sape les efforts de gouvernance, augmente les coûts et crée des silos d’outils et d’informations.
Défi organisationnel : renforcer le leadership du CDO
En plus de l’augmentation du nombre des solutions, un CDO qui ne répond pas aux besoins de son organisation risque de perdre son autorité et son influence en interne. Cette marginalisation peut avoir deux conséquences. D’une part, les CDO peuvent être confrontés à des réductions budgétaires, ou pire, voir leur rôle disparaître. D’autre part, les collaborateurs sont susceptibles d’utiliser de mauvaises données pour prendre des décisions, ou de s’en remettre à leur intuition plutôt qu’aux dernières informations disponibles. Dans les deux cas, la confiance dans les données est ébranlée, ce qui entraîne une diminution de leur utilisation.
Défi humain : recruter des talents
Les compétences data sont de plus en plus demandées, surtout depuis l’essor de l’IA. Recruter la perle rare est donc particulièrement difficile, et les salaires explosent. En parallèle, la hausse de la charge de travail et les exigences toujours plus élevées des entreprises conduisent au burn-out les collaborateurs soumis à trop de pression.
Les 6 tendances data pour 2025
Pour relever ces défis, les CDO et CDAO devront intégrer six tendances clés à la fois sur le plan stratégique et sur le plan tactique, en s’appuyant sur les bons processus et outils technologiques.
Démontrer la valeur ajoutée pour l’organisation
Les besoins toujours croissants des entreprises en matière de données et d’insights menacent de submerger les équipes data, ne leur permettant plus de répondre de manière rapide et efficace. Les CDO doivent donc prendre de la hauteur et réfléchir à différents moyens d’apporter des bénéfices concrets aux différents services de l’entreprise, en commençant par recueillir leurs besoins puis en créant des solutions sur mesure basées sur des cas d’usage à fort enjeu. Proposer une marketplace interne en self-service est l’une des clés de cette stratégie, en permettant aux collaborateurs d’accéder à des informations fiables et cohérentes dans le format qui correspond à leurs besoins.
Trouver l’équilibre entre contrôle et décentralisation
Comme évoqué plus haut, il existe un risque croissant que des solutions locales soient adoptées par différents services ou entités métier. S’il est essentiel que les CDO contrôlent la manière dont les données sont partagées et analysées, il n’en reste pas moins important de travailler en concertation avec les équipes plutôt que contre elles. Cela implique donc d’identifier les bonnes pratiques au niveau local et de les déployer à l’échelle de l’organisation, tout en formant des équipes data dans chaque service et en nommant des intendants et des gardiens des données. Cette approche permettra de concilier contrôle central et autonomie locale, favorisant ainsi le partage de données à grande échelle et générant engagement, adhésion et adoption.
Mieux gérer la complexité
Les données sont créées par un nombre croissant de systèmes internes ou externes, ce qui va nécessairement complexifier la gestion des données au fil du temps. Il devient donc plus difficile pour les employés d’exploiter facilement les données. L’étude de Gartner révèle ainsi que 47 % des travailleurs à distance déclarent avoir du mal à trouver les informations dont ils ont besoin pour faire leur travail tandis que 32 % admettent avoir pris de mauvaises décisions parce qu’ils ne savaient pas que des sources d’informations utiles existaient. Les CDO doivent donc simplifier les processus de gestion et de gouvernance afin de réduire la complexité partout où cela est possible, en éliminant les outils peu utilisés et en proposant une expérience utilisateur intuitive qui permet aux employés de trouver les données dont ils ont besoin, notamment grâce à des solutions telles que des marketplaces de données fonctionnant sur le principe des sites e-commerce.
Renforcer la confiance dans les données
L’accès aux données ne garantit pas leur utilisation par les employés si la confiance n’y est pas. Les informations doivent donc répondre à certains critères qualité essentiels : elles doivent être accessibles, fiables, compréhensibles et à jour, mais également faciles à trouver si l’on veut démocratiser leur utilisation. Créer un rapport de confiance nécessite que les CDO travaillent en étroite collaboration avec les équipes métier afin de comprendre leurs besoins et d’améliorer la qualité des données, en commençant par les actifs data les plus critiques. Les données doivent également être reconnues en dehors de l’entreprise, notamment par les consommateurs ou les régulateurs, en indiquant clairement comment elles ont été recueillies et à quelles fins. Dans ce contexte, un audit (notamment pour les données client) constitue non seulement un pilier essentiel d’une démarche de conformité, mais aussi un critère de confiance pour les clients, les citoyens et l’ensemble de l’écosystème.
Proposer les données en self-service pour soulager les équipes data
Alors que la démocratisation des données devient un véritable enjeu stratégique, les équipes data sont soumises à une pression croissante pour aider l’ensemble des employés et des responsables à tirer parti des informations à leur disposition. Plutôt que d’alourdir leur charge de travail en les obligeant à produire toujours plus de rapports à la demande, privilégiez l’autonomie en mettant en place des marketplaces de données en libre-service. Ces plateformes permettent aux collaborateurs de trouver rapidement et en toute confiance les informations dont ils ont besoin, sans recourir à une assistance technique ni à des compétences spécialisées. Cette approche doit être accompagnée d’un programme de formation visant à encourager et à guider chaque collaborateur dans l’utilisation des données au quotidien, afin de créer progressivement de la confiance et de la valeur, tout en allégeant la charge de travail des équipes data.
Adopter une gouvernance proactive plutôt que réactive
Dans de nombreuses organisations, la gouvernance des données a émergé dans le cadre de programmes de conformité, visant à garantir la protection des informations sensibles et à répondre aux exigences réglementaires. Mais si la gestion du risque reste un élément essentiel d’une démarche de gouvernance, elle doit aller plus loin pour générer de véritables bénéfices pour l’entreprise. Les CDO et les CDAO l’ont bien compris : selon Gartner, « D’ici 2027, 40 % des CDAO auront redéfini la gouvernance comme un outil permettant d’obtenir des résultats stratégiques pour l’entreprise. » Pour réussir cette transition, il est essentiel de combiner des contrôles de sécurité (comme la gestion des identités, le SSO ou la sécurité au niveau des lignes/objets) avec des programmes de sensibilisation permettant aux utilisateurs d’exploiter les données de manière efficace et sécurisée. En complément d’une marketplace interne de données, cette approche favorise une gouvernance tournée vers l’autonomisation, l’adoption et la confiance, plutôt que simplement dédiée au respect de la conformité.
Données en self-service : comment se lancer ?
Gartner recommande un processus en quatre étapes pour garantir le succès des données en self-service :
- Créer des données fiables
- Sécuriser ces données
- Former les utilisateurs à leur exploitation
- Suivre les performances et l’activité des utilisateurs
Si cela semble simple en théorie, la mise en œuvre de ces étapes à grande échelle dans les organisations complexes, en intégrant des volumes de données exponentiels, nécessite une vision stratégique, des processus solides, l’adhésion collective et des technologies performantes. Une marketplace interne de données représente la solution idéale pour industrialiser l’utilisation des données par tous les métiers et suivre l’activité en continu. Pour favoriser l’adoption, elle doit cependant offrir une expérience intuitive permettant à chaque collaborateur d’accéder facilement aux données, établissant ainsi un cercle vertueux qui favorisera leur autonomie et soulagera les équipes data. Une gestion back-office optimisée, notamment via des contrôles d’accès automatisés, contribuera par ailleurs à soulager vos équipes, tout en répondant aux besoins des utilisateurs. Le CDO pourra ainsi facilement démontrer la valeur ajoutée de son action, et se concentrer sur des objectifs stratégiques qui favoriseront la croissance de l’entreprise.
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