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[Replay] Aider les métiers à consommer les données : data marketplace ou data catalog ?

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4 Pays, 4 Villes Intelligentes, 4 Histoires

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En novembre dernier, lors de Data on Board, nous avons eu la chance d’organiser un panel cinq étoiles : quatre représentants villes ont partagé leurs expériences open data, interrogés par Arturo Rivera, Digital Government and Open Data Policy Analyst à l’OCDE. L'occasion de nous nourrir de quatre témoignages inspirants.

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En novembre dernier, lors de Data on Board, nous avons eu la chance d’organiser un panel cinq étoiles : quatre représentants villes ont partagé leurs expériences open data, interrogés par Arturo Rivera, Digital Government and Open Data Policy Analyst à l’OCDE. L’occasion de nous nourrir de quatre témoignages inspirants.

« Les priorités ont changé. Nous avons maintenant assez de recul pour mesurer quel impact l’open data a eu sur nos organisations, comment il a changé nos villes. », démarre Arturo. Ça tombe bien, le membre de l’OCDE a autour de lui quatre professionnels prêts à lui transmettre les enseignements qu’ils ont tirés de l’ouverture de leurs portails open data.

  • Yann Marechal, Chef de Projet Innovation de Bordeaux Métropole, France
  • Alejandra Marysé Gonzàlez Garcìa, Director of Open Government à Mexico City, Mexique
  • Maria Söderlind, Project Manager d’Umeå, Suède
  • Steve Scott, Solution Architecture Manager du Leicester City Council, Royaume-Uni
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« La réponse à cette question est très compliquée », explique Yann pour Bordeaux, « elle dépend de la fonction de la personne à laquelle on pose la question ».

Politiciens, producteurs de données, managers de projets open data, … tous auront une réponse différente à vous apporter en fonction de leurs problématiques.

Bordeaux est l’une des premières villes françaises à avoir créé son portail, en 2011, motivée avant tout par un objectif de transparence. « Les politiques voulaient être aussi transparents que leurs concurrents. Cependant, c’est l’envie de créer de nouveaux usages, de nouveaux services qui a été le véritable moteur au sein de mon équipe”, nous dit Yann.

Dans le cas de Bordeaux, les motivations politiques ont donc rapidement été relayées par des ambitions plus globales, centrées sur le bien-être des citoyens.

“ Le gouvernement de Mexico City a la conviction que la donnée est un vecteur d’innovation publique », nous apprend Alejandra. Certains des jeux de données partagés sur le portail de la capitale ne font pas briller le gouvernement, et c’est précisément ces derniers qui font bouger les politiques publiques. « Nous avons intentionnellement publié des données qui allaient susciter des critiques de la part du public. » Le meilleur exemple ? Les données relatives aux crimes géolocalisés au sein de la capitale mexicaine. « Cet épisode a poussé le gouvernement à améliorer la qualité et l’exactitude de ses données et cela a induit des changements positifs sur les politiques publiques » (pour en savoir plus sur cet exemple, rendez-vous sur notre dernier article).

Le témoignage d’Alejandra nous démontre à quel point prendre des risques avec l’open data est une étape cruciale dans la création d’une ville plus juste.

 

 

L’ouverture du portail d’Umeå est très récente (octobre 2019), mais la ville suédoise n’en est pas à son premier coup d’essai. En effet, elle s’était déjà dotée d’un portail open data en 2014. « Le premier projet avait été mené par le service informatique pour  » faire comme les autres « . Personne n’y a publié de données et le portail a vite commencé à prendre la poussière », précise Maria. « Je suis persuadée que ce deuxième essai sera le bon car notre nouveau portail a été mis en place dans le cadre d’un véritable projet Smart City. »

« Il est important de partager ses échecs car leurs enseignements peuvent servir à tout le monde », souligne Arturo à propos de l’intervention de Maria.

La faille du premier portail d’Umeå est d’être né sans objectif précis, sans mission. Dans ce contexte, il était difficile pour les acteurs de la ville de s’approprier les données et de les transformer en projets.

Steve Scott nous explique que le portail de Leicester City Council est né avec, avant tout, le désir d’améliorer la transparence de l’organisation : « La plupart des données qui y sont publiées traitent des finances, des contrats, etc. Mais les sujets sont voués à se diversifier. Nous sommes très attentifs aux demandes de la communauté et aux expériences d’autres villes, qui peuvent nous apporter de nouvelles idées qui feront grandir notre portail. »

Il est évident que Steve se trouve au bon endroit s’il est en recherche d’inspiration pour son portail (Data on Board… ) !

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Selon Alejandra de Mexico City, bien qu’il soit facile de mesurer l’impact quantitatif d’un portail (combien de jeux de données ont-ils été vus et/ou téléchargés ?), il est plus difficile d’appréhender quel en est l’impact réel, de connaître la manière dont les données sont réutilisées. Il s’agit avant tout d’être à l’écoute des citoyens et d’aller chercher l’information. « Après avoir publié le jeu de données relatif aux crimes, nous avons beaucoup suivi ce qui se passait sur Twitter afin de comprendre quelle était la perception du public, qui s’est au final révélée très bonne. Il est toujours positif pour un gouvernement d’être honnête, de ne pas cacher ses failles et de se montrer ouvert au changement. »

C’est donc directement auprès des citoyens que la ville de Mexico City mesure l’impact de ses projets open data. Quoi de plus naturel, étant donné que ces projets sont avant tout voués à rendre leur vi(ll)e meilleure.

Bien que l’ouverture du portail d’Umeå soit très récente, Maria a déjà remarqué les effets positifs qu’il va engendrer.  » Nos données permettent aux citoyens de comprendre certaines décisions politiques. ”  Un exemple ? “ Il a été décidé de fermer trois piscines publiques l’été dernier afin d’économiser de l’énergie. Les informations que l’on peut trouver sur la plateforme ne font que confirmer que cette mesure a eu un impact significatif sur la consommation d’énergie de la ville. » 

En rendant les données directement accessibles aux citoyens, il devient automatiquement plus aisé de justifier les mesures prises par la ville. Pas de doute, la data vaut mieux qu’un long discours !

« Le plus gros impact est, selon moi, le gain de temps que nous apporte le portail », explique Steve de Leicester.
 « Nous pouvons désormais rediriger les demandes des citoyens vers notre base de données. Ils y trouvent presque toujours ce qu’ils recherchent. »

Les bénéfices du “data sharing” n’impactent donc pas uniquement les citoyens mais aussi les équipes qui produisent la donnée.

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Comme nous l’avons vu dans notre dernier article, les membres de l’équipe de Bordeaux Métropole sont les premiers utilisateurs de leurs données.  « De nombreux services (app mobile, chabot, site web…) sont directement liés à notre base de données. Il est important que tous nos canaux délivrent la même information », explique Yann. Les portails des autres collectivités représentent également des mines d’informations pour ses équipes. « Nous utilisons souvent des jeux de données liés au transport de la Région et je sais qu’ils se servent également des nôtres. » La communication entre les différents portails locaux français a été facilitée par la création de l’association « Open data France ». Cette large communauté d’autorités locales et nationales favorise les échanges d’informations et permet de façonner toutes les bases de données à partir du même moule.

« Le cas de la France est très particulier : le mouvement open data y a débuté au niveau local avant de se répandre au sein des différentes strates de la société », souligne Arturo.

Alejandra abonde dans le sens de Yann : « Je suis d’accord que nous devons être les premiers consommateurs de nos données. Il s’agit de les considérer comme une infrastructure commune.” Avant l’ouverture du portail open data de Mexico City, chaque organisation avait son propre service informatique, ses propres serveurs. “ L’ouverture du portail a eu pour effet bénéfique de centraliser des informations qui étaient auparavant dispersées parmi différentes organisations. »

Et il va sans dire que centraliser rime avec plus d’efficacité…

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Steve de Leicester prend la parole : « L’équipe ODS nous transmet de nombreuses idées pour l’avenir. Nous avons par exemple commencé à customiser notre site grâce à des APIs, qui permettent de visualiser les données directement dans l’environnement adéquat.” Une pratique que Steve souhaiterait étendre dans le futur, afin de rendre le site web de la ville incontournable.

En ce qui concerne les initiatives “villes intelligentes”, Steve continue : “Nous avons commencé à travailler avec des start-ups dans le cadre d’initiatives Smart City. Mon équipe essaye de se tourner vers l’extérieur afin de trouver des idées qui bénéficieront tant à la ville qu’au pays dans son ensemble. »

Le challenge à venir pour la ville de Bordeaux est de partir des données afin de faire des concepts smart city une réalité. Un exemple récent ? « Nous avons créé un chatbot Messenger qui aide les citoyens avec la gestion de leurs déchets. Nous avons aussi mis en place une application dédiée aux personnes malvoyantes. Nous souhaitons continuer à favoriser ce type d’initiatives innovantes et utiles pour les citoyens », nous apprend Yann.

Et ce n’est que le début… “Nous réalisons de plus en plus que l’open data n’était qu’une première étape vers de nombreuses autres : la création de nouveaux métiers, la compréhension globale de la big data et la mise en place des éléments clés de la ville intelligente.”

En conclusion, nos quatre villes, Bordeaux, Mexico City, Leicester et Umeå, rassemblent de nombreuses caractéristiques propres aux “villes intelligentes” :

La vocation de leurs portails est de rendre la donnée transparente et accessible aux citoyens. Ces derniers ont les moyens de la consulter afin de mieux comprendre les enjeux de leur environnement, mais aussi de s’en emparer dans le but de créer de nouveaux services.

Leurs équipes ont compris qu’il est important de penser la donnée de manière collaborative. « Les pays sont en train de réaliser qu’ils doivent considérer des stratégies data internationales, sortir de l’isolement.  Il s’agit de parler de cohésion et d’intégration à l’intérieur et à l’extérieur des organisations. », souligne Arturo.

La centralisation des données au sein d’une plateforme unique leur a permis de gagner en efficacité, mais aussi de croiser de précieuses informations. C’est la rencontre entre ces données provenant de canaux divers qui suscite l’innovation.

Les fondations sont bien là, et nous avons hâte d’être les témoins de l’évolution de ces villes pionnières. Merci à Steve, Alejandra, Maria et Yann de nous avoir fait découvrir un petit bout de leur histoire au travers de cette discussion passionnante animée par Arturo.

La vidéo complète de cette table ronde est disponible ici (en anglais).

A bientôt pour de nouvelles dataventures !

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