Comment lancer un produit data ? 3 exemples inspirants
Retrouvez la diversité des aventures des 30 héros des données présents lors de Data on Board, appartenant aussi bien au secteur privé, public et bénévole.
Le 5 novembre dernier, alors que le Royaume-Uni commémorait Guy Fawkes’ Night et le Honduras le jour de son indépendance, j’ai participé à un autre genre de célébration (en ligne, bien sûr) : Data on Board !
C’était la première fois que je participais au sommet annuel d’ODS, et j’ai été impressionnée par la diversité des aventures de ces quelque 30 héros des données, appartenant aussi bien au secteur privé, public et bénévole (si vous avez manqué l’évènement, cet article vous en fournira un excellent résumé).
Trois de ces histoires sur les données ont retenu tout particulièrement mon attention, car au-delà de leurs différences superficielles elles partagent des principes fondamentaux qui sont la clé du succès de ce genre de mission pour les données. Vous souhaitez en savoir plus sur ces bonnes pratiques ? Lisez donc cet article !
Un portail de données pour prévenir les fraudes
Rose Gill Hearn et Giuliana Carducci, de l’équipe Intégrité municipale et transparence au cabinet-conseil philanthrope Bloomberg Associates (BA), n’ont qu’un objectif en tête : aider les villes à surveiller les fraudes. « Tous les contrats peuvent entraîner leur lot de corruption, de retards et de gâchis, car les municipalités ont des difficultés à surveiller toutes les dépenses occasionnées par des projets complexes », explique Giuliana. « Nous nous sommes rendus compte que pour résoudre efficacement ce problème, il était important d’apporter de la transparence dans le processus, et ce avant le paiement des factures ».
C’est ainsi que BA a débuté un partenariat avec ODS afin de développer l’outil logiciel Red Flag, qui permet aux villes de repérer toute incohérence entre les montants convenus dans un contrat et les factures entrantes. « Sur la page principale, le chef de projet peut consulter un aperçu du budget, de l’emploi du temps et du nombre de « red flags » (drapeaux rouges en anglais) liés à leur projet, comme par exemple les Jeux olympiques de Paris 2024 » explique Mayara, de l’équipe ODS, au cours d’une démonstration du logiciel. « Le Résumé des factures permet de surveiller l’état de toutes les factures reçues et de repérer celles qui sont signalées comme incohérentes, tandis que le Rapport des factures présente le montant exact des surfacturations et permet au chef de projet de prendre les mesures nécessaires pour approuver ou stopper les paiements. Enfin, le Rapport de projet présente les données agrégées des indicateurs de projet, afin de faciliter la prise de décision », continue Mayara. « Ce qui nous anime dans ce projet, c’est le fait que cet outil rassemble les meilleures qualités de l’humain et de la machine », conclut Giuliana.
Il ne faut cependant pas croire que la prise en main de ce type de portail est toujours facile : les villes intéressées doivent se préparer à y consacrer des efforts et des ressources, en particulier en cas de transition du format papier au format numérique. L’entretien de cet outil au cours du temps est également difficile, surtout en cas de changement d’administration : il est impératif que les bénéfices d’un tel logiciel soient visibles, que son utilisation soit intuitive pour les nouveaux arrivants et, plus important encore, que soit maintenu l’engagement politique en matière de transparence.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’initiative de BA, retrouvez ici l’enregistrement de notre conversation avec Giuliana, et si l’Open Contracting vous intéresse, vous pouvez consulter cet article.
Un portail de données pour améliorer la confiance des clients
La transparence constitue également un principe fondateur pour Bureau Veritas (BV), société d’audit mondiale utilisant des portails d’ODS pour afficher des données sur les résultats en matière de qualité, de sécurité et de conformité des sociétés qu’elle évalue.
« Nous étions à la recherche d’une solution simple, intégrée et entièrement paramétrable afin de publier nos données pour nos clients », explique Thomas Daubigny, chef du service technologique. « Nous avons choisi ODS car son interface allie un design attrayant à une capacité d’analyse des données très avancée », continue-t-il. « Nos experts en interne peuvent facilement connecter leurs données provenant de diverses sources, y compris des fichiers Excel, des bases de données et des lacs de données, puis ajouter au portail les fonctionnalités requises par le client, comme les autorisations d’accès, le tout en moins d’une journée ».
Ce type de service de données devient de plus en plus populaire auprès des clients de BV : « Avec toute l’incertitude que cause le COVID, un nombre grandissant de sociétés tente de regagner la confiance de leurs clients grâce à la transparence de leurs audits, en particulier en ce qui concerne les protocoles d’hygiène », explique Thomas. « Il ne s’agit pas toujours d’un choix facile, car certains craignent que la concurrence puisse tirer profit de cette information. Mais nous sommes convaincus que la transparence d’une société sera le reflet de son succès à long terme ».
Alors, quelle est la recette du succès d’une telle initiative en matière de donnée ? « Elle tient en 3 ingrédients essentiels », résume Thomas. « Premièrement, adopter une démarche de développement souple : installer un pilote opérationnel du portail en moins de 2 semaines, de façon à pouvoir le tester et l’améliorer régulièrement en fonction des retours en interne et des clients. Deuxièmement, déléguer la gestion du portail à des professionnels polyvalents : à la fois designers UX, développeurs accomplis et scientifiques des données, tout en ayant une bonne connaissance d’activité principale. Enfin, établir une solide stratégie de gestion des données : la clarté des données améliore le service fourni au client ».
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’initiative de BV, vous trouverez ici l’enregistrement de notre conversation avec Thomas.
Un portail de données pour soutenir la prise de décision
Chez Underwriters Laboratories (UL), société mondiale de certification de la sécurité, la directrice de l’équipe Alliance et innovation Melissa Albrecht est en charge d’un projet ambitieux : centraliser les données internes et externes pour soutenir la prise de décision à l’ère du COVID. Pour ce faire, elle a fait appel à ODS afin d’installer le portail de récupération Start Safe, un outil intuitif et facile à parcourir construit, tout comme les portails de BV, selon une approche basée sur le design.
« Dans l’aperçu mondial, vous pouvez constater une superposition des données COVID (à la fois pour le nombre de cas et le nombre de décès) normalisée pour 100 000 habitants, accompagnée de l’emplacement du bureau d’UL », explique Melissa au cours d’une démonstration du logiciel. « À une échelle nationale, vous pouvez observer les données COVID cumulées et en séries chronologiques, ainsi que l’évolution de l’indice de sévérité », continue Melissa en zoomant sur le Maroc. « La fonctionnalité exclusive de cet outil réside dans la synthétisation des dernières exigences locales, comme les fermetures de lieux de travail et les interdictions de voyage, ainsi que le lien vers leurs sources »
Tout comme BA, UL a également fait face à des obstacles dans la prise en main du logiciel : « Le taux d’adoption initial a constitué un véritable défi, car nous pensions que le COVID était un évènement ponctuel », se souvient Melissa. « Lorsque l’été est arrivé, nous avons réalisé qu’il ne l’était pas, et nous sommes passés d’une démarche contemplative à une démarche proactive ». La gestion du changement joue un rôle essentiel dans un tel processus : les employés de différentes équipes doivent être formés à l’interprétation des données, et être certains de la fiabilité du portail en tant que leur source d’informations principale. Pour ce faire, Melissa souhaite inclure les sources auxquelles font généralement référence les chefs de site, y compris les données textes non structurées concernant les exigences locales. À l’avenir, elle prévoit également d’ajouter des indicateurs démographiques et économiques en vue d’assurer la stabilité du projet à long terme.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’initiative d’UL, vous trouverez ici l’enregistrement de notre conversation avec Melissa.
Pour résumer, quelles leçons pouvons-nous tirer de l’expérience de BA, BV et UL ? Voici 5 pistes :
- Organisez vos données : cette compétence est essentielle pour tirer des conclusions, repérer les inefficacités et construire des services de données.
- Pilotez et répétez : le meilleur service de données ne pourra être élaboré qu’avec tous vos intervenants.
- Guidez la transition : utilisez des stratégies de gestion du changement pour assurer la bonne prise en main de votre service de données.
- Garantissez la transparence : cet atout vous permettra d’améliorer la confiance et l’efficacité au sein de votre organisation.
- Prévoyez sur le long terme : les services de données ayant le plus d’impact sont ceux qui sont prévus pour durer.
Dans un monde de plus en plus orienté vers les données, comprendre et différencier les notions de données (data), métadonnées (metadata), actif de données et data products (produits de données) est devenu indispensable pour maximiser leur potentiel. Ces concepts interdépendants, bien que distincts, jouent chacun un rôle clé dans la transformation digitale des organisations et leur capacité à faciliter le partage et la consommation de données à l’échelle.
Les silos organisationnels sont un véritable frein au partage des données et à la collaboration, augmentant les risques tout en limitant l’efficacité et l’innovation. Comment les supprimer pour favoriser une circulation fluide des données au sein de l’entreprise ?