Passer de la ville intelligente à la ville intelligible grâce à l’open data
Quelles évolutions en cours au sein des Smart Cities ? Cet article vous propose de découvrir comment l'utilisation des données centrées sur les usagers permet de passer d'une ville intelligente à une ville intelligible
“De la ville intelligente à la ville intelligible” ou comment la valorisation de l’information (et de l’open data) constitue un levier de structuration et d’essor des politiques territoriales.
Pour en parler, nous avons interrogé Anthony Matini, Responsable des initiatives Open Data de la Métropole de Nîmes. Avec Philippe Vaillant, notre Customer Success Team Leader pour l’équipe secteur public, ils ont abordé les questions suivantes :
- Quelles évolutions en cours pour les Smart Cities ?
- Comment aider le citoyen dans sa compréhension des données partagées ?
- Comment s’appuyer sur la communauté open data pour mutualiser les bonnes pratiques ?
Cette intervention s’est déroulée durant le séminaire Smart Governance organisé le 9 juin par Futurocité, dans le cadre du programme Smart Region de Digital Wallonie qui vise à renforcer la performance globale du territoire wallon et sa durabilité.
Se centrer sur les usages des habitants
Petite contextualisation pour commencer ! Anthony nous raconte que Nîmes Métropole s’est lancée dans l’open data suite à la loi pour une République Numérique du 7 octobre 2016, donc pour se conformer à la réglementation.
Ils ont ensuite eu rapidement pour objectif d’être leur propre producteur et leur propre consommateur de données.
Depuis le lancement de leur site en open data, toutes les données qu’ils produisent sont publiées sur leur site en open data. Le site institutionnel et l’application mobile servent à l’affichage et à l’habillage des informations publiées.
Comme l’explique Anthony, l’objectif pour la métropole était de s’assurer de la qualité de la donnée publiée. « En étant nous-mêmes consommateurs, cela nous oblige à assurer la qualité de la donnée diffusée sur le site institutionnel.”
Pour y parvenir, il a été demandé aux directions métiers de publier leurs données en open data pour qu’elles soient mises en ligne sur le site institutionnel. Ainsi, il y a une symétrie parfaite entre les données utilisées par la collectivité et celles qui sont disponibles pour les citoyens.
Pour Anthony, il s’agissait d’adopter “ une démarche expérimentale et pragmatique.” Son objectif ? Utiliser la preuve par l’exemple et démontrer concrètement aux élus les bénéfices de l’open data : que ce soit une plus grande transparence des politiques publiques ou encore la création de nouveaux services.
Par ailleurs, plus la métropole à exploiter ses données, plus elle a pu identifier de nouveaux usages. Pour illustrer ses propos, Anthony cite les données Waze qui ont été utiles non seulement à la direction transport mais au-delà à d’autres équipes.
De même, les données partagées par les citoyens sur la présence de nids de poule sont exploitées par la voirie pour intervenir rapidement et éviter l’apparition de zones dangereuses pour les habitants.
Les villes intelligibles, comme le précise Anthony, sont celles qui s’appuient dans l’élaboration de leurs politiques publiques sur une compréhension fine des usages des habitants. L’enjeu n’est pas tant pour les villes de devenir techno-centrées via des capteurs notamment que, d’appréhender grâce à l’open data, les informations et les dynamiques socio-économiques à l’œuvre sur leur territoire.
Si vous aussi vous vous demandez par où commencer, n’hésitez pas à consulter notre guide sur nos 10 conseils pour ouvrir vos données.
Pour compléter le retour d’expérience de Nîmes, Philippe a partagé l’exemple de la ville de Bologne en Italie qui a totalement revu son approche du partage de données pour en faire un projet plus participatif.
Au lancement de leur démarche dans les années 1990 et 2000, la ville a d’abord surfé sur la vague “Smart City” fondée sur des capteurs en publiant des données sur les transports ou encore la sécurité … Par la suite, la ville a souhaité se rapprocher des besoins des citoyens et a organisé de nombreux workshops participatifs pour réfléchir à la définition de la ville “intelligible” et savoir ce que les citoyens en attendaient.
Les Bolonais ont clairement exprimé leur souhait de mieux comprendre et de participer aux politiques publiques et d’avoir accès à des données sur des sujets variés liés aux politiques publiques comme l’environnement, l’innovation territoriale ou les initiatives sociales.
Ainsi, la ville partage aujourd’hui sur son portail, les données “proches des citoyens” autour des problématiques de la qualité de l’air ou des parcs et jardins, etc. .
Si l’exemple de Bologne vous intéresse (et que vous parlez italien), n’hésitez pas à revoir notre webinar dédié sur l’open data en Italie.
Acculturer les parties prenantes, un passage obligé
Au sein des villes, toutes les parties prenantes ne sont pas des experts de la donnée. Afin de rendre la ville intelligible pour tous, il est important d’aider toutes les parties prenantes dans la compréhension des jeux de données partagés.
Sur ce point, Anthony revient ses difficultés vis-à-vis des parties prenantes internes comme les élus et les agents qu’il faut sensibiliser au sujet et son impact sur le développement économique ou encore la transparence de la vie politique.
Pour l’aider dans cette démarche, les usagers eux-mêmes peuvent être d’un grand secours. Ainsi la métropole de Nîmes a pu recueillir directement son portail open data les souhaits des citoyens d’accéder à différents jeux de données, comme des jeux de données sur la mobilité, les points d’intérêt sur le territoire ou les pistes cyclables. Cela a permis aux élus et aux agents de mieux comprendre les besoins et les attentes des citoyens en la matière. Anthony conclut ce point en précisant que “C’est valorisant de remonter directement les demandes des usagers et cela rend plus facile l’obtention de la commande publique et la mise en place des actions”.
Il a invité l’ensemble des participants à se rendre sur le portail de Nîmes Métropole pour découvrir le résultat, tout en rappelant qu’ils n’en sont qu’aux prémices de l’ouverture des données : “Vous y trouverez des thématiques qui parlent aux citoyens et aux élus de la Ville, comme par exemple les élections, un sujet qui a tout de suite capté l’attention des élus. Sur les pages dédiées aux élections, vous pourrez trouver les historiques des élections, les bureaux de vote, les résultats obtenus, le taux de participation. Le petit plus c’est que ces pages sont interactives, quand vous cliquez sur un bureau de vote, vous obtenez le résultat et cela rend la donnée presque amusante via cette manière ludique de cliquer puis visualiser ce qui se passe”.
Philippe a complété l’exemple d’Anthony avec celui de la ville de Namur qui présente et contextualise les données, et ce, pour chaque jeu de données pour aider les parties prenantes à mieux comprendre la donnée partagée.
Un exemple similaire : le Département des Hautes Pyrénées que nous avons pu développer lors de notre webinar de février avec Jérôme Guinle, Responsable du service Ingénierie des données et Relations usagers, Chaque jeu de données correspond à une question posée par les citoyens (où trouver une crèche, où trouver mon composteur, etc.). Il suffit pour les citoyens de cliquer sur la réponse sous forme d’une carte, d’un graphique, d’un texte – et non sous la forme tabulaire d’un jeu de données.
Philippe a également cité l’exemple de la Ville d’Issy-les-Moulineaux et de leurs visualisations sur les sujets de politiques publiques : suivi du budget, les déchets, les délibérations. Si vous souhaitez en savoir plus, visionnez le replay de notre webinar du mois d’avril dédié au projet de la ville d’Issy-les-Moulineaux.
Tous ces exemples nous montrent l’importance d’aller plus loin que la simple publication de jeux de données. Pour rendre la ville intelligible, il faut aussi faire preuve de pédagogie et expliquer la démarche d’open data à toutes les parties prenantes. La bonne nouvelle c’est que beaucoup d’organisations ont déjà ouvert la voie et peuvent vous inspirer !
S'appuyer sur la communauté open data
Tout au long de la présentation, Anthony a fait référence à la communauté Opendatasoft et le soutien qu’elle a pu lui apporter tout du long du développement de son portail open data.
“La grande force d’ Opendatasoft (ODS)”, comme le rappelle Anthony, “c’est que beaucoup d’usagers connaissent déjà la plateforme.” Le travail d’acculturation des citoyens est fait par Opendatasoft. Si un usager a déjà utilisé une plateforme open data d’un client ODS il sera capable d’utiliser et d’exploiter les données de manière simple sur d’autres plateformes ODS.
L’Academy d’ODS joue également un rôle de premier plan sur ce point. Elle propose des cours en ligne gratuits pour tous pour se former à la publication d’un jeu de données, au traitement ou encore à la réutilisation des données. N’hésitez pas à y jeter un coup d’œil pour découvrir les cours dispensés et surtout pour essayer notre programme dédié aux réutilisateurs de données !
Ce sujet de la communauté des clients et des utilisateurs des données est capital. Philippe a rebondi sur ce point et souligné que “cet aspect communautaire fait toute la différence pour assurer la réussite des projets et on mobilise beaucoup de ressources pour le faire vivre”.
En plus des cours en ligne, vous pourrez retrouver sur ODS Academy “les sources d’inspirations” qui sont des exemples de pages ou de portails développés par nos clients et qui peuvent parfois être dupliqués sur d’autres portails. Le partage de bonnes pratiques, d’inspirations et d’applications est au cœur de notre démarche.
Anthony ajoute sur ce point : “si vous ne savez pas quoi faire de vos données, il y a un catalogue d’exemples avec du code facilement intégrable. Cela permet de rendre les données facilement compréhensibles. Par exemple, pour les menus de cantine, on a rien développé, c’est natif dans ODS et tout s’intègre dans le calendrier de manière automatique”.
Cette notion de communauté est importante dans le milieu de l’open data pour ne pas réinventer la roue en permanence”, conclut Anthony.
Pour découvrir la communauté Opendatasoft, ce réseau au service de la réussite de vos projets, je vous invite à découvrir cette infographie !
Si vous aussi, vous souhaitez entrer dans notre communauté, n’hésitez pas, la plateforme est disponible en essai gratuit ici !
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