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[Replay] Aider les métiers à consommer les données : data marketplace ou data catalog ?

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Énergie & Utilities

GRTgaz : l’open data au service de la transition énergétique et de la mobilité gaz

GRTgaz open data au service de la transition énergétique

GRTgaz est un acteur industriel français véritablement engagé dans la transition énergétique. Pourquoi le transporteur s’est-il doté d’une raison d’être étroitement liée à la transparence ? Quelles difficultés rencontre-t-il en chemin ? Trêve de questions, passons tout de suite aux réponses !

Brand content manager, Opendatasoft
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GRTgaz est un acteur industriel français véritablement engagé dans la transition énergétique. C’est cette mission qui rend le travail de l’entreprise complémentaire aux initiatives menées par les territoires et par les autres acteurs de l’énergie. Le portail Open Data Mobilité Gaz en collaboration avec GRDF et l’AFGNV en est la preuve, en données et en images.

J’ai rencontré Johan Graujean, Lead Opérationnel Open Data chez GRTgaz, afin qu’il m’explique les tenants et aboutissants de la plateforme. Pourquoi le transporteur s’est-il doté d’une raison d’être étroitement liée à la transparence ? Quelles difficultés rencontre-t-il en chemin ? Trêve de questions, passons tout de suite aux réponses !

Quelle est la genèse de votre projet data ? A quels besoins a-t-il répondu ?

Ces dernières années, l’open data est devenu un vecteur intéressant pour les métiers de GRTgaz. Elle véhicule des messages forts autour des usages du gaz, et permet de développer une image autour de la mobilité gazière. En quoi le gaz peut-il être aussi utilisé pour alimenter des véhicules et repenser la mobilité de demain ? 

 Cet aspect a beaucoup évolué ces dernières années avec des technologies plus sûres. Pour accompagner ce dynamisme du gaz naturel autour des véhicules, GRTgaz administre une plateforme open data propre à la filière du GNV (gaz naturel pour véhicules), dans le même esprit que l’ODRE (Open Data Réseaux Energies). Cette plateforme est administrée avec plusieurs autres partenaires du domaine de l’énergie dont RTE et Terega, pleinement engagés dans l’open data. Nous nous sommes associés à l’AFGNV (Association Française du Gaz Naturel Véhicule) et GRDF afin de co-développer une plateforme open data avec cette promesse de faire parler les chiffres et de montrer ce dynamisme à trois types de cibles :

  • Le grand public pour les “acculturer” au rôle du gaz dans la mobilité de demain.
  • Les pouvoirs publics, pour lesquels la mobilité de demain est au cœur des préoccupations. Nous pouvons citer la directive européenne sur le déploiement d’infrastructure pour les carburants alternatifs et dernièrement la loi LOM qui illustrent parfaitement cette idée. 
  • Les potentiels industriels et transporteurs qui pensent à convertir leur flotte de véhicules au gaz.


La première version de la plateforme a vu le jour en 2017, et elle n’a pas cessé d’évoluer depuis. Nous l’avons récemment refondue en la dotant, entre autres, de data stories. Celle qui était la plus attendue ? La data story autour des zones à faibles émissions.

Il s’agit d’une cartographie qui permet de mettre en lien à la fois le dynamisme autour de la mobilité gazière (stations et véhicules) et son aspect environnemental. Cette illustration permet d’apporter une image concrète de l’impact des réglementations en vigueur sur l’établissement des zones à faible émission. Ces dernières obligent les entreprises et les particuliers à adopter des véhicules de plus en plus propres et de repenser leurs déplacements au sein de certaines zones.

Ce projet open data a-t-il été lancé par votre équipe ?

Non, il a d’abord été mené par le métier, en collaboration avec ODS (Opendatasoft). Nous avons ensuite renforcé la partie IT pour le compte de la DSI. Nous avons apporté davantage de structure à la démarche, au cadre technologique et avons renforcé l’aspect gestion de la donnée et exploitation des API. Grâce à la facilité de prise en main des outils proposés par ODS (dont Code Library), nous avons pu rapidement apporter une offre de valeur que l’on n’exploitait pas avant. 

Notre Pôle data a vu le jour plus ou moins en même temps que le projet open data de GRTgaz. D’un Data Lab composé d’une dizaine de personnes, nous sommes passés à un département dédié de plus 50 personnes. 

Quel est votre rôle au sein de cette équipe ?

J’ai deux casquettes différentes : 

  • Une casquette “Projet” : en tant que responsable chef de de projets open data, je contribue à définir la démarche open data de GRTgaz, en collaboration avec notre Product Owner open data et nos architectes SI. J’y pose un cadre technologique par le biais de standards et de lignes directrices, afin d’éviter des hétérogénéités dans les données que l’on communique vers l’extérieur. Cet aspect est très important, car le public a besoin de données les plus justes possible. C’est un véritable devoir que nous avons envers la transition énergétique. 
  • Une casquette Data Engineer : je mets aussi la main dans le code afin de développer des data stories intégrées grâce à des widgets ou par l’utilisation d’autres outils qui font “parler” la donnée. Je m’occupe également de la partie automatisation des jeux de données en exploitant nos outils cloud et big data. Plus on développe l’open data, plus on doit prendre le pli de partager de grandes quantités de données de manière régulière. Cela nécessite de mettre en place des automatisations efficaces, sans surcharger le travail des gestionnaires de la donnée dans nos métiers respectifs.

J’aime jongler entre ces deux casquettes : cela rend mon métier très riche.

Votre projet open data a-t-il, ou rencontre-t-il toujours des difficultés ? Si oui, lesquelles ?

Nous avons la chance chez GRTgaz d’avoir une convergence entre des enjeux de promotion des usages du gaz (dont la mobilité gazière) et les bénéfices de l’open data qui ont facilité la mobilisation du métier. Cela se déroule également très bien d’un point de vue technologique : l’outil ODS est très agile.

Cependant, nous avons encore des progrès à faire en termes de communication sur la donnée ouverte. Selon moi, nous devons faire davantage confiance aux données que l’on publie en externe. Cela se traduit de plusieurs façons :

  • Nous devons faire avec la complexité naturelle qu’implique notre activité. GRTgaz est un transporteur de gaz – pas un distributeur ni un fournisseur – et la différence n’est pas toujours facile à comprendre pour un particulier. Pour pallier cette difficulté et pour pouvoir mettre nos données en relation avec celles de GRDF, par exemple, nous veillons à publier des notes pédagogiques très précises. Nous tenons aussi à veiller à créer des métadonnées très complètes, à faire preuve de beaucoup de transparence et de d’accompagnement vis-à-vis du monde extérieur. 
  • Nous ne pensons pas toujours à nous appuyer suffisamment sur les données que nous avons en open data dans nos communications vers l’extérieur. Nous devons continuer à travailler à convaincre et habituer nos métiers à s’appuyer sur nos données en open data qui à terme pourront énormément aider à l’automatisation de la publication de nos chiffres clés ou notre bilan gaz. Ce sont des habitudes à prendre et nous travaillons activement à devenir davantage “data-oriented”. 
  • La culture de la donnée n’est pas encore à 100% intégrée chez GRTgaz. Nous avons pour objectif que nos collègues s’emparent de l’open data comme étant un outil intéressant pour leurs propres études et l’enrichissement de leurs référentiels au sein de l’entreprise. Cela se matérialise par la création récente d’une vraie communauté data de plus de 200 personnes pour partager autour des sujets data.

Avez-vous régulièrement des retours de vos cibles concernant vos données en open data ?

Oui, tout à fait. Un lien s’est créé avec les collectivités territoriales et les utilisateurs. Nous avons souvent des questions à propos de nos métadonnées et de la granularité de nos données. Ces échanges nous permettent de clarifier des termes qui ne seraient pas toujours familiers pour nos utilisateurs et d’afficher une complémentarité avec d’autres acteurs de l’énergie pleinement engagé dans l’open data comme par exemple l’agence ORE.

Le besoin de transparence est-il central selon vous ? Si oui, pourquoi ?

La transparence fait partie intégrante des engagements de GRTgaz.

Nous avons besoin d’être transparents pour plusieurs raisons : 

  • Nous avons besoin de continuer à entretenir notre relation de confiance avec nos clients, ainsi qu’une nouvelle famille de clients : les territoires. Le besoin de transparence est primordial pour ces derniers, car ils ont pour devoir d’accompagner au mieux la transition énergétique. Dans cette optique, nous avons, nous aussi, le devoir de leur apporter les bons chiffres et de les accompagner au mieux dans leurs missions. On peut dire en quelque sorte que nous prolongeons notre devoir de service public au-delà du transport de gaz. Nous devenons aussi un aggrégateur de la donnée pour les territoires qui en ont besoin.
  • Tout ce qui tourne autour de la responsabilité sociétale et de l’impact environnemental. En tant qu’acteur engagé dans la transition énergétique, il nous semble important de montrer l’exemple. Cet axe va particulièrement se développer dès 2021. Nous allons publier des données relatives à notre impact environnemental, afin de montrer que l’on maîtrise notre réseau et notre bilan carbone. Nous allons également utiliser l’open data pour montrer que GRTgaz est un employeur engagé, dont la diversité fait partie des valeurs. Un travail de fond va être engagé avec les RH pour publier nos données autour de l’emploi.

Comme je le disais, la transparence, envers le public et envers nos employés, fait partie de nos engagements et toutes les actions que nous allons mener dans les prochaines années iront dans ce sens.

En quoi une solution de partage de données répond-elle à vos besoins ?

Les données sont souvent vues comme des instruments compliqués, et les plateformes open data permettent de les démocratiser. Ce sont des outils tournés vers les utilisateurs finaux, qui valorisent, racontent et facilitent la compréhension de la donnée. Dans un contexte où l’on doit tous être de plus en plus transparents, ce type d’outil est 100% pertinent. 

D’un autre côté, j’aime la manière dont ODS allie les mondes de la technique avec le monde du fonctionnel. Grâce à ce bon dosage, n’importe quel métier peut être autonome avec ses données, les publier, les modifier, etc. Les acteurs SI peuvent ensuite utiliser ces données pour créer encore plus de valeur. Cela permet de se parler data à un seul et même endroit et de penser différemment le partage de la donnée. De plus, c’est cette accessibilité qui rend possible l’acculturation à la donnée de l’entreprise. Elle transforme la vision de la donnée et permet de combiner pour créer et diversifier.

C’est dans cette optique que nous pensons à nous doter d’une plateforme data interne. Etant donné la facilité organisationnelle que notre portail open data nous apporte, cela pourrait être un axe intéressant pour désiloter notre manière de fonctionner au sein de l’entreprise.

Quelles sont vos perspectives pour l'avenir ? Avez-vous des projets en cours ?

  • Nous souhaitons continuer de développer le volet gaz renouvelable. Nous sommes très engagés sur le sujet, nous participons activement à des hackathons pour continuer à explorer la valeur de la data visualisation pour appuyer le volet gaz renouvelable.  Nous pouvons en faire encore plus sur le volet open data. Nous avons un coup de boost à faire de ce côté, car nous avons de beaux succès à valoriser. C’est très prometteur !
  • Nous voulons aussi mettre en lumière notre travail autour de l’hydrogène. Notre complémentarité avec les réseaux d’électricité et de gaz n’est pas une évidence pour tous. Il faut montrer que l’on existe et que l’on a un réel rôle à jouer dans la transition énergétique.
  • Nous transportons du gaz décarboné on nous aurons besoin d’accompagner cet essor avec plus de transparence pour monter en puissance. La transparence va devenir très importante pour mettre cette filière en avant, qui subit aujourd’hui beaucoup de contraintes réglementaires.

Que préférez-vous dans votre métier ?

Le sens ! Je pense que j’aurais été frustré si j’avais intégré une entreprise en tant qu’ingénieur de la donnée tout court, sans challenge particulier. Chez GRTgaz, on a ce devoir de mettre la data au service de la transition énergétique. Je trouve que c’est une cause noble, en laquelle je crois.

J’aime aussi le côté “transmission” de mon job : nous organisons des Masterclasses, webinars etc afin d’accompagner le public à utiliser nos données. Cela illustre ce à quoi sert la data et quelles sont ses finalités. Ce sont des aspects très motivants de mon job.

Quelque chose à ajouter ?

Je tenais à souligner que j’apprécie le côté très communautaire d’ODS, qui s’est beaucoup amélioré ces derniers mois, avec ODS Academy, entre autres. On sent que l’entreprise est dans une constante volonté de simplifier l’accès à la donnée et c’est très appréciable. 

Merci beaucoup Johan pour cette interview enrichissante, et à bientôt pour de nouvelles dataventures !

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