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[Product Talk] Aider les métiers à consommer les données : data marketplace ou data catalog ?

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Mobilité

Le partage de données façonne la mobilité du futur

Dans la tranquille petite ville côtière de Pesaro, dans le centre de l’Italie, la mobilité n’a jamais été aussi pratique, ni aussi durable grâce aux applis Phonzie, le vélo Movi ou l’appli européenne MyCicero.

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Dans la tranquille petite ville côtière de Pesaro, dans le centre de l’Italie, la mobilité n’a jamais été aussi pratique, ni aussi durable. À votre arrivée, vous pouvez garer votre voiture à quelques kilomètres du centre-ville et payer pour la durée exacte de votre séjour (plutôt qu’à l’heure) grâce à la très pratique appli Phonzie. Ensuite, il ne vous reste plus qu’à choisir le vélo Movi le plus proche et à démarrer votre visite touristique grâce à la Bicipolitana, une piste cyclable de 80 km dont le trajet rappelle celui d’un réseau de métro. Et si vous désirez visiter la ville Renaissance voisine d’Urbino, vous n’avez qu’à jeter un œil aux horaires de bus et à acheter vos tickets sur l’appli de l’opérateur local ou sur l’appli européenne MyCicero.

Plutôt pas mal, non ? Imaginez à présent pouvoir faire tout cela (chercher une place de parking, payer pour la durée exacte de votre séjour, louer un vélo, parcourir la Bicipolitana) avec une seule appli. C’est cela, la mobilité en tant que service (MaaS).

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Le MaaS est un concept ambitieux qui permet de connecter ensemble tous les modes de transport à la disposition du public pour un résultat encore plus pratique qu’un véhicule personnel. L’idée, c’est de pouvoir accéder à tous les services de mobilité d’une ville, d’une région ou d’un pays (transports en commun, taxis traditionnels, vélos en libre-service, partage de voitures, covoiturage, services de transport individuel, micro-mobilité, transport à la demande, parking intelligent, voire même vols) via une seule plateforme numérique : une appli de mobilité multimodale. Mais comment centraliser les fonctionnalités de planification de voyage, de réservation, d’achat de billets et de paiement pour tant de services de mobilité différents ? Grâce à l’open data, bien sûr !

Les applis de mobilité multimodales « connectent » les services à leur plateforme à l’aide des API fournies par les opérateurs de transport, ce qui leur permet de mettre leurs données à la disposition de tiers. De nombreuses sociétés de transport collectif partagent déjà leurs données sous forme de normes ouvertes comme GTFS, et un nombre grandissant de sociétés de mobilité privée suivent cette tendance. Cependant, pour élaborer une solution véritablement intégrée, le MaaS nécessite également d’accéder aux données d’autres intervenants de l’écosystème de la mobilité, comme les organismes de paiement, les opérateurs de télécommunications, les autorités locales et, bien sûr, les utilisateurs. Le document de conférence Sochor et al. classe les solutions MaaS en quatre niveaux, selon leur degré d’intégration :

1) Planification de voyage : calcule la durée et le coût de votre voyage, du départ à l’arrivée, en tenant compte de vos préférences de mobilité, de la disponibilité réelle des véhicules et des conditions de circulation en temps réel, mais ne vous permet pas de réserver ou de régler de tels services ;

2) Réservation et paiement : vous permet de planifier, de réserver et de régler votre voyage en vous facturant un prix global, mais vous ne pouvez payer que pour un seul voyage à la fois ;

3) Abonnement et autres contrats : propose (en plus des fonctionnalités ci-dessus) des lots, des réductions et des forfaits d’abonnement pour différents modes de transport ;

4) Alignement avec les objectifs de société : le MaaS devient un outil permettant d’atteindre des objectifs de politique publique (vous en saurez plus à ce sujet à la fin de l’article).

Mais d’où vient le MaaS et que recouvre ce concept ? Accompagnez-moi dans ce tour du monde pour le découvrir !

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On peut retracer les origines du MaaS à presque dix ans en arrière, en Scandinavie. C’est le travail de deux Finlandaises (la nouvelle politique de transport de Minna Kivimäki, et la thèse de Sonja Heikkilä sur le système de transport à Helsinki) qui a attiré l’attention du monde entier sur ce concept en 2013-2014. À la même époque, la ville de Göteborg, en Suède, a lancé la première appli de mobilité multimodale, UbiGo, (opérationnelle à Stockholm depuis 2019), tandis que la première plateforme MaaS commercialement viable, Whim, voyait le jour à Helsinki en 2016, plateforme de partage de données qui est aujourd’hui disponible à Vienne, Birmingham et (bientôt) Singapour.

De l’autre côté de l’Atlantique, la société canadienne Transit, qui opère actuellement dans 15 pays à travers le monde, a emprunté un chemin similaire. Lancée en 2012 sous forme de solution MaaS de niveau 1, elle est aujourd’hui devenue une appli de mobilité multimodale à part entière, intégrant les API d’organismes de paiement électronique et de services de mobilité privée, en particulier les vélos en libre-service. Alors que Los Angeles, Washington, Chicago et d’autres villes incitent de plus en plus les sociétés de transport privé, notamment les plateformes de services de transport individuel, à partager leurs API, l’appli devrait proposer de nouveaux modes de transport.

Mais qu’en est-il des banlieues et des zones rurales ? Pas d’inquiétudes, le MaaS n’est pas une solution réservée aux métropoles. Citons comme exemple la start-up espagnole Meep, qui opère non seulement dans les grandes villes comme Valence et Lisbonne, mais aussi dans des régions entières (Asturies) et même dans deux pays insulaires (Malte et Chypre). Les Pays-Bas se dirigent également dans cette direction, car le ministère des infrastructures a complété cette année 7 projets pilotes MaaS régionaux. On peut également observer une approche similaire au Japon, mais avec un ajout intéressant : les projets MaaS y sont conçus pour répondre non seulement aux besoins en termes de transport mais également aux besoins sociaux de leur région de déploiement. Dans les zones rurales, par exemple, le principal problème réside dans la rareté des modes de transport pour les personnes âgées qui ne peuvent plus conduire. Ainsi, les solutions MaaS envisagées consistent en l’introduction de bus sans conducteur.

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L’attention grandissante sur les besoins de connecter les banlieues et des populations marginalisées aux réseaux de transport en Europe et au Japon façonnent une tendance générale vers la mobilité intelligente : l’utilisation de solutions MaaS à des fins non seulement de dépollution, mais aussi d’autres objectifs de politique publique et de société. Le récent pacte vert ainsi que la stratégie de mobilité durable et intelligente en Europe, par exemple, reconnaissent le potentiel des solutions MaaS pour transformer les villes en des lieux plus habitables et inclusifs, encourager à un mode de vie plus sain, améliorer l’accessibilité financière et géographique aux transports, accélérer la numérisation, et renforcer la résilience de nos systèmes de mobilité. D’après plusieurs chercheurs, les défis posés par le Covid-19 pourraient être envisagés à travers cet angle. Cette urgence sanitaire est l’occasion de développer des solutions en matière de mobilité intelligente qui répondent au mieux aux besoins de la société.

Oui, cela peut sembler surréaliste de penser à la mobilité du futur en pleine pandémie mondiale forçant des millions de personnes à rester chez elles et à respecter des mesures de distanciation sociale. Mais puisque les rues sont vides, n’est-ce pas justement le moment idéal pour repenser notre façon de nous déplacer dans nos villes ?

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