Le rôle des données extra financières pour crédibiliser les initiatives RSE
En quoi le contexte actuel impacte le rôle sociétal des entreprises et les besoins en données extra financières ? Comment tirer profit de ces données en améliorant sa crédibilité auprès de ses parties prenantes et en réalisant des plans d’actions actionnables ?
Les sujets de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) se sont accélérés depuis 10 ans. Les données extra financières sont de plus en plus recherchées par l’ensemble des parties prenantes (clients, futurs collaborateurs, investisseurs, …). Loin d’être cantonnés à un bilan anecdotique annexé au rapport d’activité, ces éléments deviennent fondamentaux dans la définition de la performance des entreprises.
“On va vers une redéfinition de la performance des entreprises. A ce titre, la donnée extra financière va devoir évoluer en qualité, disponibilité, suivi et contrôle pour atteindre le même niveau que celui des données financières” – Sylvain Lambert – PWC
En quoi le contexte actuel impacte le rôle sociétal des entreprises et les besoins en données extra financières ? Comment produire et diffuser efficacement ces données ? Comment tirer profit de ces données en améliorant sa crédibilité auprès de ses parties prenantes et en réalisant des plans d’actions actionnables ?
Pour répondre à ces questions, nous avons invité :
- Sylvain Lambert – Partner PwC France – Co Head Sustainability team – PWC
- Antoine Giros – Head of Innovation and Advanced Services – Global Services Line – Bureau Veritas
- François-Xavier Morvan – Sustainability Performance Senior Manager – Kering
Ils nous partagent leurs insights et méthodes pour favoriser la transparence, la compréhension et la mise en action des données ESG en abordant :
- L’impact de l’accélération sociétale sur les entreprises
- Comment produire et diffuser efficacement les données extra financières
- Comment créer crédibilité et plans d’actions actionnables rapidement : l’enjeu des entreprises
Retrouvez l’ensemble des échanges entre PWC, Kering et Bureau Veritas via notre webinar en replay !
L'accélération sociétale et son impact sur les entreprises
L'explosion du consommer "responsable"
Quelle que soit la région du monde, on peut voir une accélération sociétale sur les questions du respect de l’environnement.
Au niveau politique, le nouveau Président américain, Joe Biden, qui revient sur la décision de son prédécesseur de quitter les accords de Paris pour faire à nouveau entrer les Etats-Unis dans les négociations internationales sur le climat ou L’union européenne qui se fixe pour objectif une économie durable et un bilan carbone neutre en 2050; nous sommes à un moment fort de prise de conscience et d’engagements des Etats.
En parallèle, les aspirations sociétales et les attentes en termes de consommation responsable n’ont jamais été aussi fortes.
“Dans notre étude consommateurs mondiale de mai, nous avons pu observer une réduction forte des consommateurs qui se placent dans une indifférence quant aux questions de développement durable ou de RSE. Leur part est restée longtemps entre 10 et 15% avant 2020 mais cette part n’est plus que de 5 % en 2021.” Sylvain Lambert – PWC
Si les sujets de “consommer local” vous parlent, notre webinar de mars et la présentation de Frais et Local, la plateforme de vente directe de producteurs créée par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation devrait vous intéresser.
Cette évolution est importante parce qu’un consommateur c’est aussi un salarié, et un dirigeant. Ainsi, les évolutions en matière de RSE touchent toutes les entreprises.
Le nouveau rôle sociétal des entreprises
Dans ce contexte, l’entreprise est en train de se re-définir.
On peut le lire au travers des nouvelles “raisons d’être” des sociétés. Aujourd’hui elles font davantage le lien entre le métier de l’entreprise et ses enjeux et les conséquences sociétales de leurs activités pour mettre en avant la contribution qu’elles aimeraient apporter à la société toute entière.
“L’entreprise prend un rôle sociétal qu’elle n’avait pas avant. Et ceci s’explique par le fait qu’il n’y aura pas d’entreprise qui gagne dans un monde qui perd” Sylvain Lambert
Pour sauvegarder l’intérêt économique, les organisations doivent se préoccuper de leur écosystème, voir le devancer parce que si l’écosystème se dégrade, quid des investissements, des clients, des capacités à recruter, etc.
L’entreprise se donne donc un rôle et une vision élargis qui dépassent la performance financière pour prendre aussi en considération les attentes de la société vis-à-vis d’elle. C’est dans ce contexte qu’est apparu le rapport extra financier, qui va avoir un impact sur la redéfinition de la performance des organisations.
Redéfinition de la notion de performance : montée en puissance de l'extra financier
“Demain nous pensons qu’au-delà des éléments financiers nous aurons des éléments prospectifs notamment le temps long, le regard vers demain puisque demain est de plus en plus complexe.” Sylvain Lambert – PWC
Ces nouveaux éléments de performance, la notion de prospective, seront mesurés de manière un peu différente des indicateurs financiers.
En effet, les directions financières s’en emparent et ils sont intimement liés à la valorisation des entreprises. Sans ces données extra financières incluses dans la performance, il sera de plus en plus difficile pour les organisations de lever des fonds, de se financer … Surtout que l’on a pu voir que l’objectif numéro un de la stratégie européenne de finance durable, c’est d’allouer des capitaux aux activités durables. Cela veut dire : pas de RSE, pas de fonds.
Mais pour que les entreprises soient capables de valoriser leurs données extra financières dans leur performance, il va falloir qu’elles réalisent un gros travail pour la mettre en qualité, disponible, contrôlée afin d’atteindre le même niveau que la donnée financière.
Produire et diffuser efficacement les données extra financières : l'exemple de Kering
L'impact du contexte réglementaire sur les entreprises
“On est confronté en tant qu’entreprise à un contexte réglementaire de plus en plus exigeant sur les notions de transparence, sur la performance extra financière et sur la granularité et le niveau de détails attendus”. François-Xavier Morvan
Cela a deux impacts sur les entreprises :
- Un besoin de développer les outils en interne afin de produire les informations extra financières et être capable de mesurer l’impact environnemental. Cela sous entend de définir les indicateurs permettant de piloter sa performance, prendre des décisions et avancer dans la réalisation de sa stratégie.
- Une nécessité de diffuser l’information à ses parties prenantes et de définir le meilleur medium pour partager ces données et permettre à tout un chacun de trouver les informations qui leur seront utiles et pertinentes
Pour en savoir plus sur pourquoi capitaliser sur le partage de la donnée RSE, je vous invite à lire notre article sur le sujet !
Diffuser efficacement l'information en externe
“Chez Kering on a développé un nouvel outil : un compte de résultats environnemental qui permet de voir la convergence entre la donnée financière et la donnée extra financière. Ces indicateurs environnementaux sont ensuite monétisés sous une seule valeur en euros, plus facile à gérer au sein d’une entreprise.” François-Xavier Morvan – Kering
La plateforme leur permet de mesurer et de réduire leur empreinte environnementale, pas seulement sur leurs activités mais sur toute la chaîne de valeur (supply chain mais aussi usage et fin de vie des produits).
Elle est composé de 3 niveaux, que vous pourrez retrouver ici :
- Le premier permet d’accéder de manière globale aux résultats sur l’année du groupe et de ses maisons et comment ces résultats se traduisent en termes d’usage de matières, de procédés industriels, etc., au travers de 6 catégories d’indicateurs, le tout filtrable en fonction des zones géographiques.
Deux intérêts de ce niveau de lecture : des données complexes sont rendues intelligibles et cela permet de définir ce qui impacte le résultat du compte de résultat environnemental et de prendre les décisions d’usage.
- Le deuxième niveau est celui des intensités environnementales des matières, qui permet de transformer un kilogramme de matière en impact environnemental et ensuite en valeur monétaire.
Pour réaliser cette conversion, le groupe a développé des coefficients qui donnent une valeur monétaire à chaque matière, ce qui accompagne les prises de décisions business.
- Le dernier niveau est celui de la data : c’est l’ensemble des jeux de données brutes qui alimentent les niveaux supérieurs et qui permettent à tout un chacun de consulter les sources et les confronter.
Pour en découvrir plus sur la démarche du groupe, leur méthode, les avantages de développer un EP&L, cliquez ici !
Et si vous souhaitez développer votre propre outil de mesure, la bonne nouvelle c’est que le groupe Kering met à disposition le jeu de coefficients :
“Il y a un vrai enjeu pour le groupe Kering de partager sa méthode, de partager ses coefficients pour inspirer le secteur vers plus de transparence – et vers plus de mesure d’impact – puisque au final nous utilisons les mêmes matières, les mêmes fournisseurs, les mêmes chaînes de valeur. Donc c’est cohérent d’agir tous dans la même direction au sein d’une industrie” François-Xavier Morvan.
Crédibilité et leviers d'action : les enjeux des entreprises selon Bureau Veritas
Les enjeux des entreprises sur les sujets d'impacts environnementaux
“Nous avons constaté une accélération considérable des entreprises dans la mise en place de leur stratégie de développement durable. Le driver réglementaire n’est plus l’unique moteur de l’action. Le développement durable est vu par nos clients comme un vrai levier de différenciation, un levier de création de valeur”. Antoine Giros – Bureau Veritas
Pour en savoir plus sur comment vous démarquer grâce à la RSE, cet article peut vous intéresser. Il vous présente 10 raisons pour booster sa politique RSE grâce au numérique
Les entreprises considérant aujourd’hui le Développement Durable comme un axe de différenciation majeur, leurs engagements RSE sont de plus en plus spécifiques. Pour donner confiance dans l’information véhiculée, il est devenu critique de crédibiliser le rapport extra-financier. Les différentes parties prenantes (investisseurs, clients, analystes financiers, partenaires, employés…) attendent désormais des entreprises qu’elles partagent des données vérifiées sur l’ensemble de leurs engagements RSE pris.
“Les entreprises font face à deux principaux enjeux : donner confiance dans la crédibilité des engagements pris, et démontrer les progrès de l’organisation vers l’atteinte des objectifs fixés. Le besoin de pilotage de la roadmap RSE est donc critique et doit s’appuyer sur des mesures terrain fiables sur la base desquelles chaque entreprise pourra mettre en place des plans d’actions correctifs. » Antoine Giros – Bureau Veritas
Au-delà de la nécessité de disposer d’indicateurs fiables, crédibles et vérifiés, les entreprises doivent également pouvoir s’appuyer sur un tableau de bord de suivi des indicateurs et des plans d’action facile à utiliser et accessible à différents niveaux dans l’organisation.
Pour répondre à ces enjeux, Bureau Veritas a développé Clarity.
Clarity, l'offre sur mesure et de suivi des engagements RSE de Bureau Veritas
“Clarity est une solution permettant d’assurer la mesure et le pilotage des engagements RSE de nos clients” – Antoine Giros – Bureau Veritas
La solution s’appuie sur des évaluations terrain réalisées sur différents sujets (environnement, biodiversité, éthique des affaires, pratiques sociales…), et présentées dans un tableau de bord digital. Des informations détaillées y sont disponibles, comme par exemple les rapports complets d’évaluations réalisées chez un fournisseur ou auprès d’un site de production.
Des indicateurs consolidés y sont également présentés afin de piloter la roadmap Développement Durable à un niveau agrégé. Les entreprises disposent ainsi d’une même solution pour le pilotage stratégique de leur roadmap RSE et pour la mise en place de plans d’actions opérationnels.
Pour en savoir plus sur les solutions présentées par nos intervenants et sur l’accélération du besoin de production et de diffusion efficace des données extra financières, je vous invite à regarder le replay de leur intervention !
Comment expliquer la montée en popularité de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et quelles en sont les conséquences pour votre organisation ? Cet article répond à ces questions tout en montrant comment les organisations capitalisent sur le partage des données pour renforcer leurs initiatives RSE.
Vallourec – leader mondial des solutions tubulaires premium, a lancé son initiative open data, en partenariat avec Opendatasoft. À l’occasion de son lancement officiel, le portail open data ouvre le reste de ses données autour de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).