Rejoindre une start-up en pleine crise sanitaire
L'année 2020 ne s'est pas déroulée exactement comme je l'avais imaginé. Si la pandémie n’avait pas eu lieu, je serais assise à mon bureau, au siège du Programme des Nations unies pour l'environnement à Nairobi, au Kenya, en train de rédiger des contenus pour les comptes des réseaux sociaux mondiaux du PNUE.
L’année 2020 ne s’est pas déroulée exactement comme je l’avais imaginé. Si la pandémie n’avait pas eu lieu, je serais assise à mon bureau, au siège du Programme des Nations unies pour l’environnement à Nairobi, au Kenya, en train de rédiger des contenus pour les comptes des réseaux sociaux mondiaux du PNUE.
Au lieu de cela, je vous écris depuis un espace de travail ouvert, lumineux et ensoleillé, situé dans le 15e arrondissement de Paris, en France. À ma droite est assis le co-fondateur et PDG de la société, Jean-Marc, dont les montures noires aux formes minimalistes et l’intelligence vive me rappellent grandement le défunt PDG d’Apple, Steve Jobs. À côté de lui se trouve Lucile, Responsable événementielle, absorbée par son travail. Elle est en train de travailler sur Data on Board, le sommet annuel d’ODS, qui cette année, aura lieu 100 % en ligne.
À l’autre bout de l’espace de travail se trouve Nicolas, un ancien membre de la Gendarmerie nationale, qui a rejoint l’équipe récemment. Un mélange varié de milieux, d’expériences et de talents mais qui, pourtant, prend tout son sens ici, chez Opendatasoft. Après près de trois mois au sein de l’entreprise, je souhaite vous parler de mon expérience et de ce que j’ai appris au cours de cette année imprévisible.
Que faire lorsque le plan A ne fonctionne pas
Le jour de mon 25e anniversaire, en 2019, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) me propose d’effectuer un stage d’été à son siège mondial de Nairobi, au Kenya. Pour moi, c’est un rêve qui devient réalité car j’ai toujours été fortement attachée à la promotion du développement durable et communautaire. Avant cela, j’étais productrice de documentaires vidéo. Une expérience de deux années, au cours desquelles j’ai voyagé et filmé à travers 67 pays. Avant cela, j’étais étudiante de premier cycle à l’université Cornell dans le nord de l’État de New York, où j’ai obtenu une licence en études gouvernementales et cinématographiques.
Début 2020, j’avais déjà commencé à planifier mon été à Nairobi : j’avais pris contact avec certains stagiaires déjà en place, vérifié les informations sur les vols et les vaccins et j’avais même trouvé des appartements appropriés autour du complexe des Nations unies. Les événements qui ont suivi ont été pour le moins… inattendus. Un virus a vu le jour dans mon pays d’origine, a provoqué un confinement national et s’est propagé dans presque tous les recoins de la planète en quelques mois.
Dans ces conditions, le PNUE a pris la décision de suspendre son programme de stages. Je me suis donc résolue à profiter au maximum de mon été à Paris, où je terminais mon master en gouvernance urbaine à Sciences Po et le hasard me fit découvrir la société Opendatasoft, une start-up GovTech fondée en 2012.
Bien que cette rencontre fut fortuite, Opendatasoft s’est avérée être tout ce que je souhaitais soutenir. ODS propose une technologie avec un but noble, qui a pour missions de contribuer à l’ouverture des données publiques et d’améliorer l’accessibilité de l’information pour l’ensemble de la communauté. Elle est déjà au service de nombreuses grandes métropoles aux quatre coins de la planète. De Paris, sa ville natale, à Bristol, Mexico, Vancouver et Melbourne… la liste est longue. Cette jeune start-up de huit ans a un palmarès impressionnant à son actif et j’ai été très reconnaissante et enthousiaste de la rejoindre.
Rejoindre une start-up tech en pleine pandémie mondiale
Travailler depuis chez soi n'affecte pas la qualité de la communication
J’ai commencé mon stage le 15 juin 2020, un lundi comme tous les autres, à une exception près : nous étions confinés. Je savais que ma journée allait se dérouler en visioconférence mais j’ai tout de même enfilé un tailleur, afin de ressentir une certaine forme de “normalité”.
Première surprise : le travail à domicile n’a pas affecté ni diminué la qualité de la communication que je souhaitais avoir avec mes nouveaux collègues. En fait, ma première semaine a été truffée d’entretiens en tête-à-tête et de séances de bienvenue avec les membres de mon équipe et les responsables des autres services.
Le jour de mon arrivée, mes collègues ont organisé un cocktail en ligne de « Bienvenue aux stagiaires » pour les deux stagiaires d’été, Damien de l’équipe Dev, et moi-même. Bien que nous nous soyons probablement sentis un peu gênés à l’époque, nous avons apprécié l’accueil chaleureux qui nous a été réservé lors de notre entrée dans l’entreprise.
Ce sentiment d’appartenance à la communauté ODS s’est ensuite renforcé dans la “vraie vie” lorsque les employés sont progressivement revenus au bureau, petit groupe par petit groupe. J’ai alors été familiarisée avec la vie de l’entreprise, aux conversations amusantes du déjeuner ainsi qu’au partage judicieux de l’actualité du secteur.
Environ un mois après le début de mon stage, ma collègue allemande Claudia a déclaré : « Kiki, j’ai l’impression que tu es ici depuis longtemps ». Ce sentiment était réciproque : j’avais moi aussi l’impression de faire partie de l’entreprise depuis bien longtemps car tous mes collègues avaient été amicaux, d’un grand soutien et serviables dès le premier jour.
Un sentiment de confiance et de responsabilité
Ma supérieure hiérarchique directe était Chloe. Brand Content Manager. Elle travaillait alors depuis la Belgique. Caroline, la Responsable du département Marketing, est quant à elle basée à Boston. Cela signifiait que nous faisions tous le point les uns avec les autres plusieurs fois par jour mais que notre temps était principalement consacré à des tâches autonomes. Dès le premier jour, j’ai senti qu’elles avaient toutes les deux confiance en moi. Je me suis vue confier des projets de grande ampleur ainsi que des responsabilités importantes.
L’un de mes premiers projets a été d’interviewer notre client de Bristol et d’écrire un article à propos de ses initiatives novatrices en matière de données ouvertes. Classée 2e ville la plus intelligente du Royaume-Uni après Londres, Bristol a obtenu cette reconnaissance en partie grâce à sa collaboration avec ODS dans le domaine de l’open data.
Dès le début du projet, on m’a fait confiance pour préparer les questions et programmer l’entretien de manière indépendante. Mes collègues m’ont rapidement mise en contact avec diverses ressources afin de m’aider dans mes recherches. Au cours de notre interview d’une heure et des suivis ultérieurs, j’ai appris à connaître mes interlocuteurs, deux fonctionnaires passionnés par leur communauté et compétents dans leurs sphères respectives. De cette interview est né l’article « Comment les villes intelligentes du Royaume-Uni utilisent les données ouvertes afin d’améliorer le trafic et la qualité de l’air ». Je suis heureuse d’avoir écrit cet article. Ce fut une belle opportunité d’apprentissage pour moi, étant donné que j’aspire aussi à travailler sur ces sujets qui lient villes et technologie.
Chez ODS, j’ai eu l’occasion de travailler sur des projets formidables, d’acquérir un sentiment d’indépendance et d’appropriation de mes tâches, de bénéficier de directives et de commentaires clairs de la part de mes supérieurs hiérarchiques ainsi que du soutien enthousiaste de collègues serviables. Tout cela a facilité mon apprentissage et m’a permis d’améliorer mon travail au quotidien.
Bien plus qu'une entreprise technologique
Si vous étiez un(e) étudiant(e) en arts libéraux qui n’a jamais suivi une seule journée de cours sur la programmation, l’open data peut vous sembler abstrait… il s’agit en fait d’une philosophie toute simple, qui a pour but de rendre l’information disponible et accessible au public.
Les moteurs de recherche (type Google) et les encyclopédies en ligne (type Wikipédia) nous permettent d’accéder rapidement à des informations dont nous avons besoin. Le travail d’ODS consiste à fournir le même type de service pour les jeux de données. Nous créons des portails de partage de données pour nos clients dans divers secteurs (publics et privés), dans le but de rendre leurs data accessibles en interne ou en externe.
Laissez-moi vous présenter quelques exemples de villes de tailles diverses et la façon dont elles utilisent les données ouvertes.
Umeå, Suède (pop. 89 000 habitants) a ouvert son Data portal (portail de données), sur lequel la ville partage des données sur sa consommation d’énergie. La communauté a décidé collectivement de fermer 3 piscines après avoir réalisé la quantité d’énergie que celles-ci consommaient.
Le portail Bristol (pop. 463 400 habitants) publie Luftdaten Air Quality data, un ensemble de données générées par des particuliers qui gèrent un capteur à faible coût dans leur maison et leur jardin. Ce capteur surveille et transmet toutes les heures des données sur la qualité de l’air.
Mexico City (pop. 8,855 millions d’habitants) publie un ensemble de données mises à jour quotidiennement sur la hotline contre les violences faites aux femmes. La surveillance et le partage continus ont permis aux journalistes et aux membres de la communauté de se rendre compte de l’augmentation de la violence contre les femmes pendant le confinement.
Qu’il s’agisse de villes petites, moyennes ou de mégapoles, il y a toujours quelque chose à retirer des informations et des données pertinentes collectées dans le cadre des activités quotidiennes d’une ville : eau, énergie, trafic, environnement… sans parler des données sur la santé ! La pandémie de 2020 a mis en évidence la faiblesse et l’insuffisance des infrastructures de données dans les systèmes de santé du monde entier. Le manque de canaux d’information et de communication permettant de partager des données simples telles que le « nombre actuel de patients » ou encore le « nombre de lits disponibles » a non seulement diminué l’efficacité de la réponse des gouvernements à la crise mais il a également eu une influence sur des vies réelles (et des décès). Qu’il s’agisse de professionnels de la santé, de citoyens ou de décideurs politiques, les citoyens ont besoin d’accéder à des chiffres réels et tangibles afin de pouvoir évaluer l’impact d’une crise et se préparer en conséquence.
Les données peuvent être amusantes
Prenons un exemple un peu plus léger : les données peuvent, elles aussi, être amusantes. Cécile, l’une des chasseuses de données d’ODS, m’a appris un tour de magie vraiment cool : comment faire un appel API sur un ensemble de données.
***Codeurs, merci de passer cette section***
En l’honneur de la Journée internationale de la bière du 7 août dernier, j’ai décidé de consulter cet incroyable jeu de données sur notre Data Network : l’« Open Beer Database » regroupe 5 973 fiches sur la bière, dont celle de ma bière favorite, la Blue Moon special Harvest Moon Pumpkin edition, ainsi que les noms de toutes les brasseries, les pays dans lesquelles elles se situent, le type de bière, la teneur en alcool, etc.
Je voulais savoir combien de brasseurs étaient recensés. Cécile m’a montré cette page « console API », qui est, pour simplifier, l’endroit où je peux poser des questions au jeu de données, de la même manière que vous demandez à Google « quels sont les meilleurs restaurants sur Paris ? ».
Le langage parlé par le dataset est quelque peu différent du langage humain utilisé par Google mais il n’était pas trop compliqué. Il a suffi que je dise à cette console : 1. Ma question porte sur cet ensemble de données. 2. Je veux regrouper toutes les fiches par brasseur. 3. Je compte le nombre de groupes qui existent.
Devinez quoi : 1329 brasseurs sont recensés dans cet ensemble de données !
***Codeurs, vous pouvez revenir***
Cécile a été extrêmement patiente avec la novice en matière de données que j’étais. Le plus important, c’est que j’ai appris qu’il n’est pas difficile d’apprendre à manipuler des données pour obtenir des informations. La magie dans tout cela est que vous pouvez poser un million de questions différentes aux jeux de données et en extraire autant d’informations utiles. C’est la raison pour laquelle le fait de disposer de données ouvertes est la première de toutes les étapes, celle qui est la plus cruciale.
Avoir tous les datasets disponibles et facilement accessibles permet à chacune et chacun de poser les questions qui lui tiennent à cœur. De cette façon, les données ouvertes peuvent exploiter l’intelligence de la communauté et de ses habitants, c’est-à-dire des experts qui vivent et respirent leurs quartiers / villes / localités.
Morale de l'histoire
Comme vous l’aurez certainement constaté en lisant entre les lignes, je me suis métamorphosée en une fervente passionnée des données à l’issue de mon stage. Bien que l’année 2020 ne se soit pas déroulée comme je l’avais imaginé, je suis repartie avec une incroyable expérience d’apprentissage.
Le climat politique mondial semble chaque jour de plus en plus fragile et plus instable. Nous avons l’impression de ne plus être complètement maîtres de notre avenir, ni de quoi que ce soit d’autre. Cependant, s’il y a bien une chose que j’ai apprise cet été, c’est que vous devez faire quelque chose qui vous passionne.
Un proverbe chinois dit « 以不变应万变 », ce qui peut se traduire par « Réagis aux constants changements en restant le même ». Autrement dit, il faut surfer sur la vague au lieu de se laisser emporter par elle. Nous ne pouvons pas empêcher le monde de tourner de manière insensée. Malgré les incertitudes, nous ne devons jamais perdre de vue notre objectif ultime. Gardons les yeux rivés sur ce qui nous motive et ce qui nous motive à nous lever chaque matin.
La philosophie est la suivante : faites quelque chose pour la cause qui vous tient à cœur, vous serez alors toujours en contrôle, et ce, quelles que soient les circonstances extérieures. Chaque seconde aura un sens si vous essayez de la consacrer à quelque chose qui vous est cher.
À bientôt pour de nouvelles dataventures !
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